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Jean-Christophe Norman

Titre :  La Recherche

 

Type : exposition

 

Source : Biographie,

exposition au FRAC

Franche-Comté

Cette oeuvre tisse un rapport image/écrit très fort. C'est tout autant l'un que l'autre. Le texte littéraire déployé et manuscrit devient motif. La notion de page comme paysage prend tout son sens ici : la page littéraire "figurative" devient paysage graphique abstrait. La sortie de la page vers l'espace mural, la supression de

la structure du livre entraîne une "motification" du livre. On pourrait presque imaginer un papier peint La Recherche.

 

Ce qui est plein de sens (le texte littéraire) devient étendue neutre, extensive

et illisbile, tout en évoluant vers un autre sens.

 

L'oscillation entre abstrait et figuratif (de loin, paysage abstrait, de près, on voit les lettres, mais cela reste abstrait car le langage l'est, les signes du langages sont arbitraires) est rendue possible par l'écriture manuscrite, qui tend vers la graphie,

le dessin.

 

Autre aspect important : celui de la temporalité, qui court dans toute l'oeuvre du J.-C. Norman. Le choix de A la Recherche du temps perdu n'est pas anondin, d'une part par son volume (l'oeuvre elle-même est déjà souvent considérée, à tort, comme un chemin de croix chronophage) et par son rapport très fort au temps, un des sujets principaux du livre.

 

La masse (quantitative comme qualitative) de l'oeuvre de Proust contribue au fort caractère performatif de celle de Norman. C'est la trace spectaculaire d'un effort spectaculaire (qui fait écho à celui que Proust a fait pour écrire la Recherche, celui

que le lecteur fait soi-disant pour parvenir au bout).

 

Le travail manuel donnent une ampleur à ce travail, au dalà de son ampleur physique. Il y a une notion d'absurdité, d'inutilité (et aussi de grandiose et sublime...) à recopier à la main un tel volume... Absurdité et inutilité dont on qualifie souvent la prose proustienne, trop minutieuse, complexe et foisonnante pour des esprits

bas de plafond.

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