Ces images scientifiques (montrées dans un musée d'art, prises par un artiste/médecin, ce qui questionne leur statut) très riches rapellent des motifs.

 

La pratique de Boiffard, personnalité hautement intéressante mais malheureusement méconnue du surréalisme, est poreuse : il concilie son activité de médecinla photographie et sa participation au mouvement surréaliste. Son goût pour la fabrication des images jette un pont entre la médecine et l'art. La photographie (et l'image en général) comme lien entre des champs éloignés.

 

Dans son ouvrage Le bestiaire des surréalistes, Claude Maillard-Chary souligne d'ailleurs que, même avant le début du mouvement, "la biologie fait partie de l'horizon culturel des futurs surréalistes". Nombre des protagonistes, dont Boiffard, qui quittera rapidement le mouvement pour consacrer sa vie professionnelle exclusivement à la pratique de la médecine (spécialisé en radiologie, il n'abandonne néanmoins pas tout rapport à l'image...), sont issus de familles de médecins ou ont suivi un cursus d'études médicales.

 

Cet arrière-plan médico-biologique du surréalisme en fait un exemple particulièrement intéressant dans notre réflexion sur les rapports entre science et esthétique (d'autant plus qu'on n'associe pas forcément l'esprit surréaliste à celui de la rigueur et la rationnalité scientifiques...).