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Guiseppe Penone

Titre : différentes oeuvres

 

Type : art

 

Source : Guiseppe Penone, Catherine Grenier,

Centre Georges Pompidou

Le travail de Penone, intrinséquement lié à la nature, aux arbres, soulève par ce biais de nombreuses questions touchant directement l'humanité. En mettant à jour le fonctionnement fascinant des arbres, il parvient à un propos sur nous-mêmes, sur des interrogations qui nous touchent.

 

Ses œuvres peuvent presque êtreconsidérées comme des outils scientifiques, des éléments d'expériences pour l'observation et la compréhension de la vie des arbres. Des sculptures comme le Cèdre de Versailles ou Répéter la forêt nous révèlent leur structure interne  et mettent à nu le mystère de leur croissance.

D'ailleurs, Il poursuivra sa croissance sauf en ce point est une illustration parfaite de ce que Francis Hallé dit sur l'enveloppement, stratégie de croissance développée par l'arbre lorsqu'il fait face à des obstacles matériels. Penone utilise là le fonctionnement de l'arbre comme dynamique de l'oeuvre.

 

Les Courges, légumes grotesques à visage humain, pourraient être une illustration ironique et révélatrice des dommages de l'anthropomorphisme appliqué aux plantes : voilà ce qu'il se passe quand on tente

de projeter des concepts humains sur le règne végétal.

 

Penone met également en valeur la temporalité de la vie de l'arbre, et sa maîtrise du temps. L'œuvre

se développera selon cette temporalité longue, différente de la notre. Son travail permet d'appréhender

de manière poétique cette dimension de l'altérité végétale.

 

Son approche sensible et artistique devient un complément et un support à une connaissance scientifique. C'est propice dans ce domaine de la connaissance biologique qu'est l'arbre, où le langage fait défaut. Justement, Penone (sans le formuler ainsi) propose un langage sensible qui rend compte autrement

de ces comportements étonnants.

 

La pratique artistique de Penone interagit avec la nature, elle est soumise et déterminée par ses contingences et aléas. Elle a un statut expérimental, tout comme la démarche scientifique.

 

Il y a là une interdépendance forte et directe entre nature et culture. L'art, donc la culture, ne peut se développer que dans et grâce à la nature, qui va complètement intégrer l'artefact à ses processus.

 

C'est l'alliance littérale et effective de ces deux concepts traditionellement disjoints.

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